LE PANACHE DE LA PANACEE DU PANARABE

« »Nous avons besoin d’un Plan Marshall panarabe de développement, financé par de riches pays arabes» du Golfe, a ainsi résumé le vice-président de l’International Bank of Qatar, Ibrahim Dabdoub,  lors d’une conférence organisée à Manama par l’Institut international d’études stratégiques le 08 Septembre 2014.

Les injections récurrentes de fonds de la part des riches monarchies pétrolières du Golfe, dans le but de dynamiser la croissance économique des pays du monde arabo-musulman sont loin de faire sortir la région de ce qui ressemble à une impasse que ce soit sur le niveau économique,politique, ou social. Bien que le contexte soit très différent, les experts dans ce domaine se sont mis d’accord pour dire que la situation que traverse la région fait penser à celle qui avait touché l’Europe après la seconde guerre mondiale et qui a nécessité le célèbre plan Marshall .
A cette époque un total de 13 milliards de dollars de prêts et de dons étalés sur 4ans  (l’équivalent d’environ 170 milliards de dollars d’aujourd’hui) ont été injecté dans plusieurs pays européens afin de relancer l’investissement et la consommation ce qui a retentit positivement sur l’économie américaine aussi.

Aujourd’hui, on nous propose le même scénario avec une histoire et des acteurs totalement différents. Il s’agit d’une enveloppe de 100 milliards de dollars (ce qui n’est pas anodin)  sur une durée de cinq ans (déjà bien), qui servira à relancer l’économie dans les pays arabo-musulmans mais avant tout à garantir la sécurité des pays du golf sur le plan économique ainsi que politique sur le moyen et long terme, car ces monarchies du Golfe courent des risques très élevés en cas de persistance de la situation actuelle dans les pays du printemps arabe.

ET QU’EN EST-IL DU MAROC ?

le royaume se trouve en pleine position pour bénéficier de cet avantage providentiel qui tombe à pic pour le moment. Il faut dire que le Maroc avait déjà commencé sa coopération depuis plusieurs années avec les pays du golfe, qui l’ont accueillie bras ouverts car considéré comme une terre stable et propice à l’investissement,  il a même été sollicité pour devenir membre du conseil de coopération du golfe et a bénéficié d’un premier fonds de 5 milliards de dollars. Le Maroc pourrait donc encore profiter de son potentiel pour attirer plus d’IDE.

ALORS, UN PLAN MARSHALL VERSION ARABE EST-IL UNE BONNE IDEE ?

En effet, ce n’est pas la première fois que l’on évoque une aide d’urgence calquée sur le plan Marshall, beaucoup de pays ont déjà reçu ce qui peut être considéré ainsi, sans que cela apporte du positif. En réalité, Les sociétés arabo musulmane souffrent d’un réel manque d’infrastructures modernes, notamment dans la matière du respect des droits de l’homme, le droit commercial, fiscal, la corruption…Ce qu’il faut souligner c’est que le plan Marshall a fructifié dans des pays qui avaient déjà une structure sociale solide en imposant une nouvelle vision (plus ou moins appréciée) pour l’Europe.
Et puis à part cela, avons-nous vraiment besoin de cette nouvelle forme d’impérialisme ? Que ce plan soit un instrument de domination ou une aide sincère à l’économie arabo-musulmane, il vaudrait peut être mieux pour nous de nous laisser nous construire tous seuls. En adoptons une vision futuriste, mais surtout réaliste qui se base sur un modèle économique qui nous est propre, en lançant des projets structurants personnalisés pour chacun des pays afin d’assurer le développement d’une économie et d’une population forte.

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